Présentation détaillée du Collectif
Rédigé par Thomas, coordinateur du collectif, en octobre 2020, ce long texte est destiné à donner une présentation la plus informative possible du collectif.
Création en 2009
Le Collectif percheron des producteurs fermiers est né en 2009, à l'initiative de la Confédération paysanne de l'Orne, syndicat agricole, et sur l'exemple d'un collectif normand : le G.I.E Paysans et fermiers Bio de Normandie. Ce collectif se déplaçait une fois par mois sur la région parisienne pour livrer ses produits à des groupes de consommacteurs.
Le collectif naît en reproduisant ce principe, sous la forme d'une association de fermes, Michel Ducrocq (apiculteur), en assurant la présidence durant deux ans. Goulven, salarié de la Confédération assurera pendant un an la constitution du groupe de paysans, et des premiers groupes de consommacteurs. Sur les 7 premiers groupes de consommacteurs 5 sont encore présents aujourd'hui.
Depuis le début, les fermes membres de l'association sont des fermes paysannes à taille « humaine », des termes forcément difficiles à définir...mais auxquels nous tenons !
Pourquoi percheron ?
Dès 2009 des producteurs de toute l'Orne étaient présents et pas uniquement du perche, mais aussi du bocage ornais, du Pays d'Auge. Cependant la majorité des producteurs étant situés dans le Perche ornais, il prend le nom entier de Collectif Percheron des producteurs fermiers. Le Perche est une ancienne province royale divisée entre 4 départements : Sarthe, Loir et Cher, Orne et Eure et Loir.
Passage de l'association au GIE et changements qui durent
En 2012 l'association est devenu Groupement d'Intérêt Économique (GIE). Plus précisément un G.I.E mandataire, qui a mandat pour représenter, commercialiser, et facturer au nom de ses membres. Ce statut est celui qui permet au Collectif d'être considéré comme une extension juridique des fermes, et un point de vente collectif.
Plus concrètement : lorsque que le collectif vous livre à Paris il ne le fait pas comme un intermédiaire mais comme un représentant, un prolongement des fermes. Il s'agit donc bien d'un circuit-court.
Depuis 2012 Sylvain Durey, de la ferme du Val Primbert, est président du Collectif, et Éric Dury, de l'EARL de la reinette, assure le rôle officiel de secrétaire, et officieux de vice-président. Thomas NYS est coordinateur salarié du collectif (à mi-temps d'abord, puis à temps plein depuis 2016).
Enfin le collectif est depuis 2012 uniquement constitué d'agriculteurs produisant en agriculture biologique, ou en conversion, à l'exception du miel, pour des raisons pratiques.
En 2012 le collectif livrait 9 groupes, et représentait 12 producteurs.
Les groupes de consommacteurs
Le collectif percheron met en relation des groupes de consommacteurs et un groupement d'agriculteurs. L'essentiel de notre activité aujourd'hui est de livrer une fois par mois ces groupes de consommacteurs, à des endroits précis ou les adhérents de ces groupes se réunissent pour réceptionner les produits et les redistribuer entre eux.
Ces groupements sont des associations, bien souvent des AMAP (associations pour le maintien de l'agriculture paysanne). Ils sont coordonnés par un ou plusieurs coordinateurs bénévoles qui donnent de leur temps pour transmettre les informations du collectif, réceptionner les produits, nous envoyer les paiements, etc... Sans ces coordinateurs le projet ne pourrait plus fonctionner.
Nous livrons également des EPI, des épiceries coopératives regroupées autour d'un lieu.
Tout ceci explique que la commande n'est pas libre et qu'il faut d'abord adhérer à un groupe pour commander pour se présenter et connaître son mode de fonctionnement.
Le collectif percheron n'est pas une société de service, mais un acteur du monde associatif, avec ce que cela implique d'engagement, et de convictions.
Les groupes actuels, et leurs années d'arrivée
les Paniers de Beauchamp | 2009 | Association Terre des Lilas (vitry sur seine) | 2014 | AMAP les Hauts de Belleville | 2018 |
AMAP la Garenne (Clichy La Garenne) | 2009 | AMAP Bon Amappétit (Vélisy Villacoublay) | 2014 | groupe du Haut Montreuil (Fait tout) | 2018 |
les titis bio Paris 13e | 2009 | AMAP les Paniers d'Yvette (Chilly Mazarin) | 2014 | CLAMAP (amap Clamart) | 2018 |
groupe de courdimanche | 2009 | groupe de la rue Nazareth (Paris 3e) | 2014 | groupe Interamap Gennevilliers | 2019 |
groupe de Saint Ouen | 2009 | groupe du bas Montreuil | 2014 | Epicerie coopérative la Genneviloise | 2019 |
AMAP les Paniers d'Arcueil | 2012 | Epi Voila (Maurepas) | 2017 | groupe de Charenton le Pont | 2020 |
AMAP VLG (Villeneuve la Garenne) | 2012 | collectif Tympan (Pantin) | 2015 | groupe de Montrouge | 2019 |
AMAP Pot'ig | 2012 | groupe du Museum (paris 5e) | 2015 | AMAP du Poête (Colombes) | 2019 |
AMAP du Marais (Paris 3e) | 2012 | groupe de Chatou | 2016 | AMAP le panier de Benoit (Louvecienne) | 2020 |
AMAP les Caramboles (Rambouillet) | 2012 | groupe de Clamart Ecole | 2016 | AMAP Rouge Tomate | 2020 |
groupe le shakirail (Paris 18e) | 2012 | Amap Aubergine (aubervilliers) | 2017 | EPI Vert | 2021 |
AMAP les Paniers engagés (Romainville) | 2013 | AMAP MJC Ermont | 2017 | EPI Agités du local | 2021 |
groupe de la Place de Clichy (Paris 8e) | 2013 | EPI de la Vallée (Saint Aubin) épicerie participative | 2017 | Groupe Maison Laffite | 2021 |
groupe de Saulx Les Chartreux (Animakt) | 2013 | AMAP les Gresillons (Gennevilliers) | 2018 | Bessan Coop | 2021 |
Restaurant interentreprise MANUTAN | 2014 | Coop Oise, Epi à Courdimanche | 2018 |
Depuis 2015 le Collectif livre entre 35 et 40 groupes, un nombre relativement stable. Certains groupes sont partis, d'autres sont arrivés, et l'idée n'est pas de multiplier les points de livraison, mais plutôt de trouver la manière de maintenir, voire d'approfondir la relation avec les groupes existants.
Modalités de livraison
- pour la majorité des groupes, une fois par mois livraison de tous nos groupes, en commande libre. Chaque adhérent de groupe commande ce qu'il souhaite commander, et la somme de toutes les commandes justifie que nous venions livrer (il faut atteindre à peu près 1 000 € de commande, mais nous prenons le temps d'y arriver).
- pour une AMAP, et bientôt pour trois, livraison de paniers de légumes, d'oeufs et de pain toutes les semaines. Nous livrons également un restaurant d'entreprise à Gonesse et une épicerie coopérative.
- à l'étude (en octobre 2020) la possibilité de livrer certains groupes volontaires deux fois par mois, pour arriver à fournir plus régulièrement certains produits frais (fromages, pain, légumes), en commande lire.
Les moyens du collectif : deux obligations
- ne pas dépasser les capacités de production de ses membres : ne proposer à la vente des produits que nous n'avons pas. Le collectif a donc connu une (relative) montée en puissance parallèle à la prise d'expérience et à la croissance de ses membres.
Pour être plus clair : en 2012 nous vendions peu, mais nous avions du mal à le faire. En 2020 nous commercialisons 5 fois plus, mais cela nous semble beaucoup plus facile qu'en 2012 ! Les fermes du collectif sont plutôt jeunes, ayant été créé en majorité dans les mêmes années que le collectif, et certaines n'ont même que quelques années d'existence.
C'est un autre principe, non écrit , du collectif, essayer de toujours faciliter l'installation d'agriculteurs et aider leur commercialisation. Ce qui ne va pas sans difficultés, mais ce qui n'est pas sans joie non plus !
- faire beaucoup avec peu : le collectif fonctionne avec les cotisations des ses membres, et il ne peut être ni déficitaire, ni excédentaire. Par convention, ces cotisations représentent 16,6 % du prix final. Ce qui signifie que lorsque vous achetez 100 € de produits au collectif, 83,4 % de votre argent va directement au producteur. C'est le producteur(trice) qui bénéficie du projet, pas l'infrastructure.
Par définition le collectif a donc peu de moyens. Il doit pour 1 € de dépenses, réaliser 6 € de vente. Et il doit respecter un cadre sanitaire (plan de maîtrise sanitaire), logistique (deux camions et un local) et social (2 salariés, dont 1 à 2/3 temps) . Tout est calculé à l'équilibre : pas de dépenses superflues et une montée en gamme très progressive de nos outils.
Souvent, et comme il y a une confusion avec une société de services, cette situation n'est pas bien comprise par certains adhérents des groupes. C'est que l'objectif du collectif est avant tout d'avoir un impact auprès de nos membres (en plus de fournir des aliments de qualité aux consommacteurs).
L'impact sur les fermes
En 2020 le collectif réunit 29 membres, et pour eux le collectif représente de 5 % à 90 % de leurs ventes. Pour l'essentiel des fermes, le collectif représente entre 15 et 25 % des ventes. Surtout il a permis ou soutenu l'installation de ferme (la Ferme Bio-logique, les volailles de Fontenay, la petite ferme, ...) ou bien permis une reconversion du circuit long vers le court (au jardin loupéen, ...). Il a également permis aux agriculteurs d'apprendre à travailler ensemble, s'insérant dans un tissu économique local qui donne naissance à d'autres projets, tels que le magasin de producteurs le Chardon, à Nogent le Rotrou.
Sans le collectif, la situation serait moins facile, voire même plus difficile, pour beaucoup de fermes paysannes.
Nous acceptons également les artisans, sous réserve que l'essentiel de leur matière première provienne d'agriculteurs du collectif. Par exemple : les Galettes d'Adèle, utilisent la farine de Jean Marc Vincent et les œufs de Didier Chevée.
Provenance des fermes
Sur les 28 fermes, 3 sont situées dans le Pays d'Auge Ornais, 2 dans le Pays d'Ouche Ornais, 2 dans le bocage ornais, 2 dans le Perche Sarthois, 1 dans le Thymerais, 1 dans le Perche Eurélien, et 17 dans le Perche ornais. Cette notion de territoire est importante, mais ce texte est suffisamment long. Si vous insistez auprès du coordinateur du collectif, il vous en parlera une autre fois...(il n'attend que ça!).
Composition du conseil actuel et équipe salariée
le conseil d'administration actuel est composé des membres suivantes :
-
Sylvain Durey pour la Ferme du Val Primbert (président et bureau restreint),
-
Éric Dury pour l'EARL des vergers de la reinette (Secrétaire et bureau restreint),
-
Linaïc Chaboche du Pis Vert (Bureau restreint),
-
Sarah Gilsoul des Jardins de la rue (référente maraîchage)
-
Bruno Caillibaud de l'EARL des Pampilles (représentant le Pays d'Auge)
-
Stéphane Fassier (référent viande)
-
Sophie Chaussi de la ferme bio-logique,
-
Didier Chevée de la petite ferme,
-
Cédric Babin des Volailles de Fontenay.
Les salariés du collectif sont : Thomas Nys (depuis 2012) et Juliette Larzat (depuis 2020).
Pour aller plus loin
plus d'infos sur la confédération paysanne